dimanche 25 novembre 2007

LA QUESTiON ?

Le savoir est une ART-me, c’est ce qu’on ma toujours dit

Moi mon ART-me est mon ART, c’est aussi ça voir

Et si à leur savoir-vivre, je préfère l’ART de vivre

J’ai du savoir-faire dans l’ART de la guerre

Comme Spider-Man, j’ai l’ART-aignée

J’ai l’ART-tillerie au bout de mes pieds

Tu comprendrais ça, c’est sur, si j’enlevais mes chaussures

Mais ça puerait toujours moins, que dans la tête, de certains

En tête à tête avec l’ART-tiste interprète, je lui donnerai ma vision

QUESTION :

« Qui sont ces porcs à la tête de l’ART ? »

En France, être ART-tisan à 25 ans

Peu de chance de t’en sortir vivant, c’est sur ! survivants vous êtes de l’or pur

Charges Sociales, assassinat permanent

J’met l’ART-rogant à la face des dirigeants

Et prends pas l’ART-abe pour cible, à la place de ces ordures

Qui parlent d’ART-chitecture et d’ART-gent le plus possible

L’ART-istocratie ne mange pas d’ART-tichauts,

et préfère faire l’ART-bitre au jeu de l’ouvrier

Moi, mon poison se boit chaud, mais pourra-t-il les ART-êter ?

Des ART-naqueurs sans ART-angements jamais à cour d’ART-guments,

voilà qui ils sont !

QUESTION :

« Qui sont ces gens en ART-rière-plan ? »

Dans leurs galeries, je suis l’ART-souille

Du mot ART-tiste, je m’en bats les ..

Mon ART-got ne finira pas dans leur ART-chives

L’ART-ivée de mon ART haché sera la première offensive

ART-c en ciel aux milles couleurs, ART-cades où l’on se promène librement

Un ART-ôme de douleur y circule avec le vent

Mon ART-bre généalogique remonte en 1401

Le nom de Dan-ART écrit sur un parchemin

Sur le chemin de mes rêves,

une ART-mée d’ART-changes rouges prépare l’ART-maguedon

QUESTION :

« A l’ART-ticle de la mort, la réponse devient-elle, elle-même, une question ? »

POiSON D’AVRiL

vendredi 23 novembre 2007

le clochard

Le clochard garde près de lui sa bouteille de vin. Il a un rire rauque, gras. Son visage est défoncé par l’alcool. Ses yeux surfent dans le vide. Il tend sa colère et son désespoir dans un doigt magistral.
L’aumône tombe, sonnante. Il se penche sur l’écuelle – hébété il s’en fout, et attrape un poux dans son cou.

Sur son unique jambe, le clochard boîte autour d’une plaque d’égout. Il a le dos voûté, les épaules décalées, les pieds nus, cornés, à vif.
Ivre il tourne autour – besoin d’ouvrir, de vomir sans tâcher le beau bitume. La plaque de fonte pèse sur son ventre. Ses boyaux se tordent, se nouent et ferment la plaque.
Dégoût.
Seule une légère fumée s’échappe – brouillard de carnaval dans la lumière du réverbère, volute passe-partout, gaz inerte – et ce sont quelques mots arrachés, quelques larmes évaporées, contenues. Un soupir brûlant de cocotte-minute ; celui du clochard à la gueule défoncée.

Le clochard crache le feu, titube et tombe à plat ventre : il vient de perdre sa seconde jambe. Pantin désarticulé, tordue tortue rampante, sorbet dans le bitume brûlant, il fond en hurlant. Les mains agrippent les murs. Les ongles crissent et crient. La viande amère coule sur son visage bousillé, de noir tacheté.
Il fume de partout et se débat mollement dans le bitume ; ivres de douleur, ses yeux s’embrument, s’évaporent en faisant ploc ! ploc !

Avalé, digéré par l’asphalte brillant. Seules deux dents – ridicules osselets – bringuebalent. Un coup de vent. Fini.

Il y avait un clochard ici, et je me suis toujours demandé ce qu’il était devenu.


pierre desvigne